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12 janvier 2012

les nourritures terrestres

André Gide a écrit en 1897 ce qu'il appellera plus tard " un manuel d'évasion et de délivrance " pour donner un coup de fouet à la littérature devenue languissante : c'est un extraordinaire plaidoyer pour la vie et pour le bonheur. Il s'adresse à un lecteur imaginaire qu'il appelle Nathanaël auquel il propose de vigoureuses maximes comme : "La mélancolie n'est que de la ferveur retombée... Regarde le soir comme si tout le jour y devait y mourir ; et le matin comme si toute chose y naissait " et surtout : " Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée " car " ce n'est pas pour nous mais pour elle que la chose est importante "

Tout ce qui nous entoure est provisoire. Il ne faut pas chercher à retrouver dans l'avenir des choses du passé. Le bonheur n'est pas à conquérir, il se présente à nous à chaque instant comme un mendiant au bord de notre route. Mais il faut vivre pleinement chaque moment présent, traîner dans les rues et les cafés, voir " les enfants sortir de l'école, les vieillards causer sur le pas des portes et les femmes, monter sur les terrasses, dévoilées comme des fleurs se raconter longuement leur ennui "  Il s'agit de l'Afrique du nord où les nuits sont si belles : " J 'ai vu le ciel frémir de l'attente de l'aube. Une à une ls étoiles se fanaient. Les prés étaient inondés de rosée, l'air n'avait que des caresses glaciales "

Ce bonheur est accessible à tous si l'on ne cherche pas à le retenir prisonnier. Souvent lorsque, le soir le père rentre du travail et les enfants de l'école, la porte de la maison ne s'entrouvre qu'un instant sur un accueil de rire et de lumière puis se referme pour la nuit        " Rien de toutes les choses vagabondes n'y peuvent plus rentrer du vent grelottant du dehors ... Familles, je vous hais, foyers clos, portes refermées, possession jalouse du bonheur "

André Gide veut profiter de toutes les joies de la vie : " Quand mon corps est las, dit-il, c'est ma faiblesse que j'accuse, mes désirs m'avaient espéré plus vaillant "

Belle leçon pour Nathanaël ... et pour nous !photo



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