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25 février 2010

Blanche Neige

Nous n'étions pas, comme Musset,  presque seuls au théâtre français ; il ne restait plus une place de libre où nous aurions pu nous mettre à l'abri des haut parleurs qui nous déchiraient les oreilles malgré les bouchons de papier dont nous les avions protégées . Le ballet était en principe accompagné d'une musique de Malher qui était magnifique mais le metteur en scène pour faire moderne lui avait avait ajouté une musique additionnelle faite de percussions violentes et propres à déchirer les tympans

Mais on pardonnait très vite ce petit inconvénient tant la chorégraphie  d'Angélin Preljocaz   était magnifique. On a trop pris l'habitude en regardant des films ou des pièces de théâtre de donner de l'importance au texte au point de se désoler lorsqu'on ne peut pas comprendre toutes les paroles. Mais il est bien évident que les paroles sont ce qu'il y a de plus pauvre et de plus menteur pour faire ressentir des émotions. Ici point n'est besoin de raconter une histoire que tout le monde connaît et le chorégraphe peut comme il le dit lui-même " se concentrer sur ce que disent les corps, les énergies, l'espace et sur ce que des personnages ressentent et éprouvent afin de donner à voir la seule transcendance du corps "

Il dit aussi : " l'intelligence des symboles appartient autant aux adultes qu'aux enfants " Tant il est vrai que le symbole est une façon d'exprimer l'invisible ou ce qui échappe au raisonnement. En effet, aucun raisonnement n'était nécessaire pour ressentir ce que nous communiquaient les 26 danseurs évoluant sur scène avec une belle énergie et une extraordinaire souplesse. Il s'agissait donc de représenter la " vie " de Blanche Neige de sa naissance jusqu'à sa condamnation à mort par jalousie et incompréhension et sa résurrection. Quel parcours ! On dirait la vie du Christ !

Et la musique de Malher ainsi que les gestes des danseurs nous plongeaient tour à tour dans la joie, dans la tristesse, dans l'amour, dans la haine, dans la crainte ou dans la colère

Je retiens deux moments de grâce : D'abord Blanche Neige s'est exilée dans la forêt ( Jésus au mont des Oliviers ? ) pour fuir la méchanceté et la jalousie de la reine et les 7 nains dévalent de leurs cachettes situées dans une paroi rocheuse avec une fougue extraordinaire comme s'ils allaient au devant d'une révélation ; Et puis quand Blanche Neige a croqué la pomme empoisonnée ( comme Eve ? ) le prince qui n'a pas su tout d'abord la ranimer d'un baiser comme dans un autre conte, montre son désespoir en étreignant le corps de celle dont il refuse la mort jusqu'à ce que son amour la fasse parvenir à une nouvelle re-naissance . C'est magnifique !

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